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LE LOUVRE À TRAVERS LES SIÈCLES


 

" Longtemps siège du pouvoir, cette demeure royale qui hébergea également les chefs d’État français jusqu’en 1870 est aussi l’un des grands théâtres où s’est jouée l’histoire de Paris et celle de la France. "

 

La forteresse

Le Louvre est construit en 1189 au bord de la Seine à la demande du roi Philippe-Auguste (12ème siècle). À cette époque, il s’agissait d’un château-fort dont le but était de défendre l’ouest de Paris. Il possédait, en son centre, un donjon haut de trente mètre surnommé « la grosse tour ».

Deux siècles plus tard, sous Charles V (14ème siècle), la ville de Paris – qui s’est étendue – entoure désormais le Louvre. Ne pouvant donc plus assurer la protection de celle-ci, il perd son statut de forteresse et deviendra un palais royal.

Il faut attendre un siècle et demi pour voir le nouveau Louvre, bâti sur les fondations d’origine (on peut aujourd’hui encore voir ces vestiges médiévaux dans les entresols).


Le Louvre au 16ème siècle

Paris est la plus grande ville d’Europe. Les maisons sont construites les unes collées aux autres, dans des rues fort étroites, sombres, sales et malodorantes.

François Ier trouve que la forteresse est austère, pas très agréable. Il décide de transformer le Louvre pour en faire son palais et s’installera dans l’aile sud qui a vue sur la Seine.

Il fait raser la grosse tour – cela prendra quatre mois – et fait décorer le château dans le style Renaissance qui vient d’Italie. Grandes fenêtres, boiseries sculptées,…

Il confie la tâche à Pierre Lescot, en 1546, de transformer la façade du Louvre et meurt avant de voir le résultat. Son fils, Henri II, commande à Lescot un magnifique palais. Lescot va y travailler pendant plus de trente ans.

Catherine Médicis, après la mort accidentelle de son mari Henri II en 1559 – il reçoit un coup de lance dans l’œil lors d’un tournois – veut revenir à Paris. Elle fait édifier le palais des Tuileries tout près du Louvre. Afin de relier les deux palais, on bâtit une galerie en bois qui sera plus tard reconstruit en dur.


Le roi Charles IX fait construire la Petite Galerie en 1566.

Sous son règne, Henri IV fait accroître le château des Tuileries en lui ajoutant le pavillon de flore, fait bâtir une immense galerie qui longe la Seine et relie le Louvre aux Tuileries (la Grande Galerie du bord de l’eau) et fait construire un étage au dessus de la Petite Galerie : la Galerie des rois (aujourd’hui Galerie d’Apollon).


17ème siècle

Louis XIII continue les travaux de son père. Il fait prolonger l’aile Lescot et, en 1640, il fait ériger le pavillon de l’horloge (aujourd’hui pavillon Sully) qui servira de modèle aux autres pavillons du Louvre.


En 1652, après la fronde qui a obligé la famille royale à s’enfuir, le jeune Louis XIV, la régente Anne d’Autriche et le Premier Ministre Mazarin reviennent au Louvre.

Mazarin ressort les vieux plans. On entreprend la construction d’une aile nord dans la cour carrée et on prolonge l’aile côté Seine en la dotant d’un pavillon central, ce qui fait doubler la largeur du palais et disparaître son ancienne façade.


Le 6 février 1661 : la Petite Galerie du Louvre est en feu. C’est à Louis Le Vau que le roi confie les travaux. Le Brun, après restauration, décore cette partie du Louvre sur le thème du soleil.


1662 : Sur l’esplanade entre les deux palais est joué un carrousel, un ballet équestre. Naît alors le « Roi Soleil ».


Louis XIV, qui veut moderniser la façade du Louvre, convie les plus grands talents à participer à un concours

Claude Perrault, architecte, va dessiner les colonnades que l’on va retrouver à la façade de l’aile est du Louvre.


18ème siècle

Sous Louis XV et Louis XVI, le Louvre, détrôné par Versailles, perd son statut de résidence principale du roi. C’est durant la Révolution que la famille royale regagne les tuileries. Elle s’en sent prisonnière. Elle le sera véritablement après « la fuite à Varennes » de juin 1791.

Août 1792 le Louvre est pris d’assaut par des émeutiers. Les appartements sont saccagés et le couple royal est effrayé. La famille royale quitte le Louvre pour échapper au peuple entier qui marche vers le Louvre et n’y reviendra plus jamais. La garde suisse y est massacrée atrocement.


Le musée

Le musée du Louvre est créé le 16 septembre 1792 par le décret de l’assemblée législative et ouvre ses portes le 10 août 1793.


Après Robespierre, c’est au tour de Napoléon Bonaparte de s’installer aux tuileries (le 19 février 1800, à 31 ans). Cela ne fait que huit ans que la famille royale a quitté les lieux. Sur les murs du château, on voit encore des bonnets rouges qui ont été peint. Napoléon ordonne à ce qu’on les efface.

Napoléon souhaite faire de Paris la plus grande ville du monde. Il entrepose tous les chefs-d’œuvre qu’il rapporte de ses campagnes au Louvre qu’il appelle « Musée Napoléon ». Afin de relier les deux palais, il fait bâtir une nouvelle aile côté rue et unifie les façade de la cour carrée.


Après Napoléon, se succèdent aux Tuileries Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe Ier et Napoléon III.


Napoléon III

Napoléon III, qui organise souvent des fêtes aux Tuileries, entreprend de grands travaux au Louvre et aux Tuileries. Il double les ailes ; il achève l’aile entre la rue Rivoli et la nouvelle cour Napoléon III, fait construire deux ailes sur la façade sud et nord de la cour carrée en parallèle à la Grande Galerie ainsi que six nouveaux pavillons (Turgot, Richelieu, Denon, Daru, Mollien, Sully) qui forment cinq cours intérieures,… et décore le tout avec magnificence.


La destruction des Tuileries

1871. La France vit sous la guerre franco-allemande. C’est la période du soulèvement de Paris (les habitants sont contre le gouvernement qui a décidé de leur retirer armes et canons alors que la ville est assiégée). Paris est sous les mains des émeutiers.


Jules Bergeret, ancien militaire autoproclamé Général, décide d’incendier tout Paris. Nous sommes en mai. Il met le feu à vingt heures aux Tuileries qui disparaissent sous les flammes. La bibliothèque du Louvre est atteinte par l’incendie. L’hôtel de ville, la préfecture de police, le palais d’Orsay brûlent également. On raconte que Bergeret contemplait fièrement son œuvre tout en soupant au Louvre. Condamnée à mort, il s’échappe aux États-Unis où il finit sa vie en tant que veilleur de nuit d’une usine à gaz.

Les Tuileries ne sont plus qu’une ruine, cependant les murs du palais ont résisté. Ce sont l’intérieur et les toitures qui ont été dévastées. Pendant dix ans, on va discuter pour savoir si l’on reconstruit ou non l’édifice. En 1882, les républicains finissent par décider la démolition. En automne 1883, les Tuileries n’existent plus. Ne reste plus que le musée du Louvre.

Le vol de la Joconde

21 août 1911. La Joconde a disparue. Dans un escalier de service est retrouvé le cadre qui contenait la peinture. Il y a fouilles et enquêtes. Beaucoup de visiteurs viennent voir le vide qu’a laissé le tableau.


Deux ans plus tard, à Florence, Alfredo Geri, antiquaire, reçoit une lettre d’un certain Léonardo V. Geri rencontre « Léonardo V. » dans un hôtel. Dans une caisse contenant des outils, l’antiquaire découvre, caché dans le double fond, la Joconde.

« Léonardo V. » est en fait Vincenzo Peruggia, un ouvrier vitrier. Il est arrêté le lendemain et condamné à seulement un an et quinze jours de prison (car son geste était « patriotique »).


Ayant travaillé au Louvre, il connaissait bien les lieux. Il s’est fait enfermer dans le lieu en sachant que le musée était fermé le lendemain. Entré par une porte de service, il est d’abord passé par la salle du manège habillé en ouvrier et s’est rendu dans le salon carré où il a décroché la Joconde. Après quoi, en s’en allant, il a laissé le cadre dans l’escalier de service et a caché la peinture avec sa blouse. Il a emprunté l’escalier de la victoire de Samothrace et s’est retrouvé sur les quais. Il a pris un omnibus pour rejoindre son appartement à Paris. La cause de son acte ? Il voulait rendre à l’Italie le tableau qu’il pensait avait été pris par Napoléon Bonaparte. Ce qui était faux car le tableau avait en fait été loyalement acquise par François Ire.

Après un séjour en Italie, la Joconde revient enfin au Louvre.

L’exode des chefs-d’œuvre de 1940

Le 14 juin 1940, les Allemands arrivent à Paris et prennent le contrôle de la capitale. Lorsqu’ils entrent dans le Louvre, ils découvrent avec stupeur que les salles sont vides. Sauf quelques objets restés dans les sous-sols, il ne reste plus rien. En effet, le musée a été entièrement vidé. Le 25 août 1939, l’édifice ferme ses portes et les collections sont cachés dans des caisses. Jacques Jaujard est à la manœuvre. Les convois partent le lendemain vers les provinces ; les œuvres sont d’abord entreposés dans le château vide et froid de Chambord. Ensuite, en juin 1940, elles déménagent à nouveau. Les allemands rouvrent le Louvre et exposent ce qui reste. Le musée est gratuit pour les Allemands et payant pour les Français. En 1943, les collections arrivent au château de Montal.

Le 20 août 1944, après un long combat, le drapeau français est hissé sur le toit du pavillon de l’horloge. En 1945, les œuvres sont de retour au Louvre. Le 21 juin, elles reprennent leur place.


Depuis le Moyen-Âge, le Louvre est en perpétuel changement, encore aujourd’hui. Une pyramide en verre et en métal a été construite au milieu de la cour Napoléon à la demande de François Mitterrand en 1983 (idée qui remonte au 19ème siècle), de nouveaux départements voient le jour, de nouveaux objets arrivent… Le Louvre évolue constamment et n’a pas fini d’impressionner.

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Les références :

www.napoleon.org

www.louvre.fr

Wikipédia

L'ombre d'un doute, le plus grand palais d'Europe


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