Parfois, la messe au Moyen-âge pouvait durée 14 heures.
Du temps des églises de style roman qui étaient sombres, les fidèles priaient dans l’obscurité. C’est grâce à l’Abbé Suggère, qui a dit « Dieu est lumière », que cela a changé.
Comment finançait-on la construction d’églises ?
Pour construire les églises, il faut beaucoup d’argent, notamment pour payer les ouvriers (jadis appelé oeuvriers) qui sont généralement plus de deux cent mais aussi les matériaux (la pierre, le verre, le bois et le fer). C’est l’évêque qui paie grâce à un budget qu’il s’est fixé. La somme provient de terres, de divers éléments qui constituent sa richesse et sur laquelle il a une certaine liberté de manœuvre. Si cela est trop cher pour lui, s’il n’a plus d’argent, le chantier s’arrête. C’est pour ça qu’on a mit si longtemps à construire les cathédrales.
L’évêque paye le chantier grâce à la dîme, à ses revenus personnels mais également en appelant à la générosité des seigneurs, des bourgeois, des coopérations de métiers qui se font alors en échange représenter sur les vitraux. Les fidèles, riches ou pauvres, sont invités à versés leur aumône dans des « troncs ». Les pèlerinages rapportent également gros. Les fidèles pouvaient également racheter ses péchés. Plus le péché est grave, plus c’est cher. La plus belle est la place au paradis: l’indulgence.
Comment bâtissait-on ?
Pour tracer les plans, les architectes avaient besoin d’instrument.
Le premier, le principal, est la canne, en quelque sorte un maître étalon, qui est un instrument de mesure. Cette canne est divisée en plusieurs longueurs. La première, la plus importante, est la coudée (qui correspond à la longueur de la pointe des doigts jusqu’au coude). Cette coudée sera divisée en deux mêmes longueurs, un pied. Vient ensuite l’empan, en sachant que l’empan et un pied va nous donner une coudée. Puis après, nous avons la palme et la paume.
Ensuite, on a la corde à nœuds qui permet de mesure des longueurs beaucoup plus importantes. Chaque nœud est séparé à une distance égale à une coudée.
Il y a également le compas, une équerre et une règle.

Toutes les cathédrales sont bâties sur la même proportion: la proportion dorée qui s’appellera à la Renaissance le nombre d’or: longueur = 1,618 X la largeur.
Exemple: si la largeur fait 100 mètres, la nef 161 mètres de long.
Pour la longueur totale de la cathédrale, l’architecte va reporter la longueur de la nef de manière à avoir l’espace nécessaire pour développer le transept et le chœur. Puis il faut déterminé de façon très simple le rayon du chœur: il cherche le centre à l’aide du compas et le trace.
Pour lever de lourdes charges, ils utilisaient des espèces de grues à roue qui fonctionnaient à la force des bras: des cages à écureuil. Un seul ouvrier pouvait soulever une charge de 300 à 400 kg à plusieurs mètres de hauteur.

Pour monter aussi haut, les ouvriers utilisaient des échafaudages vigognes, autrement dit, des espèces d’ascenseurs qui fonctionnaient à la force des bras. Pour lever le premier niveau, on tirait sur des câbles. On bloquait ces câbles et on levait le deuxième niveau en tirant sur d’autres câbles plus haut. Pour passer au troisième, les ouvriers empruntaient une échelle.
À l’époque, les ouvriers se regroupaient avec un maître à chaque tête de corps de métier. Il y a les maîtres carriers qui choisissaient les blocs de pierre; les tailleurs de pierre la taille; les essayeurs qui pose les pierres; les charpentiers qui construisent aussi des échafaudages et enfin les forgerons.
L’évêque cherche à aller le plus vite possible et à faire des économies. Il est ainsi par rare que l’un des ouvriers possèdent une carrière de pierres.
À l’époque, les statues qui ornaient les façades étaient peintes.
Les rosaces étaient très grandes, en vitraux, pour laisser entrer un maximum de lumière. Les vitraux transformaient la lumière mais étaient également une véritable bande dessinée géante. Les hommes du Moyen-âge qui ne savent pas lire apprennent leur catéchisme en levant la tête.
Un vitrail est une sorte de puzzle. D’abord, on découpe des pièces suivant un modèle dans une sorte de grande plaque de verre, ensuite avec de la grisaille, on va marquer les gros traits. On fait recuire les pièces de verre puis on les assemble avec des tiges de plomb en forme de U. Il n’y a ensuite plus qu’à souder le plomb. Les détails des personnages sont coloriés avec des poudres et des techniques longtemps restées secrètes.
Le plan ne cessait de changer selon les envies de l’évêque. Les évêques rivalisent d’orgueil. Ils veulent montrer la grandeur de leur diocèse par la hauteur de leur cathédrale.
Les populations des villes ont doublé entre le Xème et XVème siècle. Les petites églises de quartier ne sont plus suffisantes. Parallèlement les gens ont plus de moyens. Les campagnes sont plus riches. La surface des terres cultivées augmente, les fermiers utilisent des charrues pour mieux retourner la terre, le collier d’épaule remplace le vieux joux et les animaux avancent plus vite. Résultat: les rendements augmentent, ce qui est tout bénéfice pour le clergé. La dîme, l’impôt levée par l’Eglise, rapporte davantage. Cela tombe très bien car ça coûte très chère de faire bâtir une cathédrale.
Lapin = apprenti ouvrier. Cette période durant entre cinq et sept ans. Pendant celle-ci, le lapin est sous les ordres du maître. À l’issue de cette période, il présente une œuvre, c’est l’examen de passage. Si la note est bonne, le lapin devient compagnon. Au début, il est chien (car fidèle à leur loge, leur groupe). Ensuite, il peut accéder au rang de sanglier, un animal solitaire. Il est initié. Il avance seul sur le chemin de la connaissance.
Il fallait abattre environ quatre mille arbre pour bâtir une seule cathédrale.
Début Moyen-Âge
Dans la première période sont édifiés de nombreux monastères qui sont des sociétés parallèlement organisées dans la Société en trouble général (les constructions ne sont accessibles que sous la règle monastique.) D'encore plus nombreux sanctuaires sont bâtis pour les reliques des martyrs (ou même des reliques du Christ Martyr pour le sanctuaire du Roi), en attente de l'Apocalypse attendue par périodes depuis le Ie siècle et que l'An mil réaliserait enfin. Des cryptes sont réalisées dans l'église. Les dissensions populaires apparaissent sur l'appropriation de l'espace sacré des églises comme nécropole « pré-paradis » au profit de l'élite aristocratique (ou même de l'élite religieuse). En sont issues le pèlerinage à portée locale (et indirectement les croisades). Les processions sont au départ une liturgie (une théâtralisation) possible sur un espace non construit qui symbolise localement l'espace terrestre ayant contenu la vie du Christ y compris le Golgotha et son calvaire. C'est devenu une demande d'intercession avec le Saint dont on possède la relique. La procession dans l'espace construit de l'église-édifice abritant le reliquaire en fait adapter la forme avec les chapelles et le déambulatoire recevant la foule.
La fondation de Cluny et son architecture extrêmement fonctionnelle d'église-halle constitue un modèle de stabilité dans cette instabilité de la société qui comprend l'instabilité du clergé et de sa hiérarchie.
Les édifices
Les édifices sont des lieux de culte où s'effectue le cérémonial liturgique construits avec une architecture spécifique continuée: le Mystère de l’Incarnation y est présent, la réunion en Communion est organisée, la Lumière du Christ descend du Ciel, l’Eau bénite est purificatrice, la Terre reçoit la dépouille mortelle de l'homme créé par Dieu. Ces notions sont symbolisées par les organisations d’espace et leurs formes suivant une modélisation qui tient à l’appartenance à une des églises composant le monde chrétien. Elles suivent la conception du développement de l'espace en des dépendances et annexes, très disparate dans ce regroupement social d'Églises et Communautés pouvant par exemple être des communautés militaires. L'ensemble des groupes fut ensuite encadré et régulé par le IVe concile du Latran.
Dans l'habitat ordinaire de la population, la symbiose existe avec les édifices religieux par l'emploi de membres classiques d'expression de l'immatériel, les niches « habitées » par la Vierge, St Pierre ou autre Saint protecteur. Mais il n'y a pas une architecture religieuse par la géométrie des formes de la construction ou par une disposition particulière des locaux ou des objets meublants (en différence par exemple dans la religion juive de la disposition et de l'usage d'éviers). Cependant le gothique à caractère profane prend place pour les édifices monumentaux bourgeois (halles, hôtel de ville...). Pour les agglomérations, l'église est immanquablement le signal du centre, ce que n'est pas le château.
Du Ve au Xe siècle
Les églises collégiales, paroissiales et les chapelles elles-mêmes, possédaient dans une proportion plus restreinte tous les services nécessaires à l'exercice du culte, de petits cloîtres, des sacristies, des trésors, des logements pour les desservants. D'ailleurs, les collégiales, paroisses et chapelles étaient placées sous la juridiction des évêques, les abbayes et les prieurés exerçaient aussi des droits sur elles, et parfois même les seigneurs laïcs construisaient des chapelles, érigeaient des paroisses en collégiales, sans consulter les évêques, ce qui donna lieu souvent à de vives discussions entre ces seigneurs et les évêques.
Autour de l'église
L'église n'était pas isolée, mais autour d'elle, comme autour du temple païen, se groupaient des bâtiments destinés à l'habitation des prêtres et des clercs; des portiques, des sacristies, quelquefois même des écoles, des bibliothèques, de petites salles pour renfermer le trésor, les chartes, les vases sacrés et les ornements sacerdotaux, des logettes pour des pénitents ou ceux qui profitaient du droit d'asile.
Une enceinte enveloppait assez souvent l'église et ses dépendances, le cimetière et des jardins. Cette enceinte, fermée la nuit, était percée de portes fortifiées. Un grand nombre d'églises étaient desservies par un clergé régulier dépendant d'abbayes ou de prieurés, et se rattachant ainsi à l'ensemble de ces grands établissements.
Le parvis constitue devant l'église close un espace « ciel sur terre » du paradis. On y joue les Mystères. C'est aussi le parvis de justice, espace du pouvoir de l'abbaye exécuté en public.
L’hospice est la maison religieuse accueillant les pèlerins. On y pratique ensuite la charité envers les humbles souffrants.
Du Xe au XIVe siècle
Globalement l'église se transforme aussi bien en volume pris par l'édifice qu'en ossature. Une course à la hauteur des nefs et des flèches visibles de loin s'établit. La démarche donnée par l'architecture gothique se répand en dehors de son aire d'origine. L'espace intérieur de l'édifice est devenu lumineux et haut. Le système de la trame avec descente ponctuelle des charges s'est imposé, permettant l'association sensible de l'extérieur et l'intérieur de l'édifice. L'ornementation est abondante avec le gothique rayonnant et ses roses, avec le gothique flamboyant et ses clefs de voûte, rosaces.
Les évolutions sont constituées aussi bien d'ajouts que de « reconstructions ». La conformation de l'église évolue par la mise en étage de l'église haute sur l'église basse (en général, crypte) pour les églises importantes. L'abbé Lebeuf, dans son histoire du diocèse d'Auxerre, rapporte qu'en 1215, l'évêque Guillaume de Seignelay, faisant rebâtir le chœur de la cathédrale de Saint-Étienne que nous admirons encore aujourd'hui, les deux clochers romans, qui n'avaient point encore été démolis, mais qui étaient sapés à leur base pour permettre l'exécution des nouveaux ouvrages, s'écroulèrent l'un sur l'autre sans briser le jubé, ce qui fut regardé comme un miracle.
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Références
Louis Malle, Les sources du baptême: découvrir les baptistères et les fonts baptismaux, Éditions de l'Atelier, 1994
Brigitte Basdevant-Gaudemet, Église et autorités : études d'histoire du droit canonique médiéval, éditions Limoges : Pulim, 2006.
Marie-Françoise Baslez, Les persécutions dans l'Antiquité. Victimes, héros, martyrs, éd. Fayard, 2007
Didier Le Fur, L’inquisition, Le livre de poche, 2015
C’est pas sorcier
Quelle aventure !
Vidéo-conférence de Monsieur Jean-Michel Dufays : Christianisme et paganisme du Ier au VIIIe siècle
Wikipedia
http://seminaire.frejustoulon.fr/
http://www.seminaire-orleans.fr/
http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_INDEX.HTM
http://eluardamicale.free.fr/atelierpatrimoine/article.php?id_article=137&page=10&pas=20
http://par.stgch.free.fr/tourisme/plan_eglise.html
http://www.assistancescolaire.com/eleve/2nde/histoire/reviser-le-cours/les-hommes-de-la-renaissance-xve-xvie-siecle-2_his_09
http://eve-lyne18.skyrock.com/3107811827-GUEDELON-Ils-batissent-un-chateau-fort-les-engins-de-levage.html
http://campanologie.free.fr/pdf/Noms_de_cloches_au_Moyen_Age.pdf
http://sienamystic.dreamwidth.org/47342.html
http://www.atthalin.fr/louvre/histoire_art/moyen_age/moyen_age3.html
http://en.marge.free.fr/xnova_002007.htm
http://www.crdp-strasbourg.fr/data/hist-arts/art_roman/art_roman_principes.php?parent=37